Alors qu’en cette nuit merveilleuse de Noël nous pensions avoir tout reçu et tout compris, voici que le petit enfant de la crèche reçoit le baptême pour nous montrer le chemin du salut. Mais plus encore, dans cet acte la création toute entière se trouve sanctifiée, et sa divinité manifestée.
    
L’eau qui coule sur le Sauveur ne le sanctifie pas, c’est elle qui est sanctifiée, elle ne le purifie pas, c’est elle qui est clarifiée, pour qu’à jamais elle puisse laver l’humanité de son pécher et lui redonner sa prime jeunesse. Désormais s’abreuver aux sources du salut signifie recevoir la vie du Christ.
Mais plus encore en ce jour, l’eau se trouve accompagnée de l’Esprit Saint, le Baptiste avait en effet déclaré : je vous baptise dans l’eau, mais lui vous baptisera dans l’eau et l’Esprit.  Cet Esprit qui descend sur Jésus sous la forme d’une colombe et qui fait entendre une voix « Celui-ci est mon fils bien-aimé ».


Désormais l’Amour de Dieu pour les hommes se trouve accompli dans son expression la plus simple et la plus complète : la Sainte Trinité pleinement manifestée dans l’acte du baptême : Celui qui aime : le Père, envoie celui qu’il aime : le Fils, et la relation d’amour qui les unit est l’Esprit Saint. Toute relation d’amour réduite à sa plus simple expression nécessite ces trois termes, l’aimant, l’aimé, l’amour qui les relie. La fête du baptême du Seigneur est ainsi la fête par excellence de l’amour de Dieu pour les hommes, fête qui en ce début d’année nous invite à reconsidérer nos liens d’amitiés entre nous, liens d’amour filiaux et familiaux, mais peut-être aussi liens d’amour spirituel si l’on ose considérer que le baptême fait de nous des frères et sœurs dans le Christ.

Alors, mes frères, aimons-nous les uns les autres comme il nous a aimés, faisant à notre tour des fils et des filles bien-aimés du Seigneur.

Abbé Arnaud du Cheyron, Curé