Cette finale de la première lecture de ce jour nous replace tous devant ce mystère de l’élection et de l’envoi. Chacun d’entre nous est en effet appelé par le Seigneur pour accomplir une mission qui lui est propre, c’est la vocation de chaque baptisé.
Si nous le savons, il nous arrive aussi de nous dire que nous n’en sommes pas dignes, que nous ne sommes pas assez saints, bref notre modestie s’enorgueillie alors de prétextes pour nous dissuader de répondre « Me voici : envoie moi ! »

L’exemple d’Isaïe est pourtant significatif, comme nous il trouve des arguments, qui chez lui sont peut être plus profonds que chez nous : « je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures». Cette confession d’Isaïe se trouve être le premier pas qui le porte à faire l’expérience de la Miséricorde infinie du Père. Dieu envoie son ange avec un tison pour le purifier. Si Isaïe n’évoque pas davantage ce passage, remarquons que la conversion s’effectue dans un certain sacrifice.


Ce témoignage de l’appel se trouve illustré également par saint Paul. Celui qui persécutait les chrétiens et qui se trouve renversé sur la route de Damas est converti : « je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre, puisque  j’ai persécuté l’Église de Dieu. Mais ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et sa grâce, venant en moi, n’a pas été stérile.»

D’Isaïe à saint Paul, la voie est ouverte pour nous permettre d’entendre la Voix qui ne cesse de nous appeler, surtout les plus petits, les malades et les pécheurs.
A l’approche du carême, chacun peut s’interroger sur la grâce qu’il demandera au Seigneur pour ce temps béni, pourquoi ne pas demander celle d’être un bon et fidèle serviteur :

« Me voici : envoie-moi ! »

Abbé du Cheyron, curé