Le 3 décembre, le 1er  dimanche de l’Avent,
une nouvelle traduction du Notre-Père entrera en vigueur.
Nous ne dirons plus désormais: « Ne nous soumets pas à la tentation »  mais « Ne nous laisse pas entrer en tentation ».

La formule en usage depuis 1966, « ne nous soumets pas à la tentation », sans être excellente, n’est pas fautive d’un point de vue exégétique.
Mais il se trouve qu’elle conduit nombre de fidèles à comprendre  que Dieu pourrait nous soumettre à la tentation, nous éprouver en nous sollicitant au mal. Le sens même  de notre foi nous indique que ce ne peut pas être le sens de cette sixième demande. Ainsi dans la lettre de Saint Jacques il est dit clairement :
« Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : "Ma tentation vient de Dieu", Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne » (Jc 1, 13). 


D’où la nécessité réitérée d’une traduction qui, tout en respectant le sens du texte original, n’induise pas une fausse compréhension.
La nouvelle traduction, « Ne nous laisse pas entrer en tentation », écarte l’idée que Dieu lui-même pourrait nous soumettre à la tentation. Le verbe « entrer » reprend l’idée ou l’image du terme grec d’un mouvement, comme on va au combat, et c’est bien du combat spirituel dont il s’agit.
Cette épreuve de la tentation est redoutable pour le fidèle. Si le Seigneur, lorsque l’heure fut venue de l’affrontement décisif avec le prince de ce monde, a lui-même prié au jardin de Gethsémani : « Père, s’il est possible que cette coupe passe loin de moi », à plus forte raison le disciple qui n’est pas plus grand que le maître demande pour lui-même et pour ses frères en humanité : « Ne nous laisse pas entrer en tentation ».                    
Jacques Rideau
Ancien directeur du Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle (SNPLS), Directeur au Séminaire français de Rome

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
 Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.
Amen