a donné toute sa vie aux autres, au service du Christ et de son Eglise.
Pendant 58 ans il est monté à l’autel pour y offrir le Saint Sacrifice de la Messe en élevant l’hostie. Mardi matin, il est monté à l’autel, pour y offrir une nouvelle hostie, celle de son âme et de son corps, il est devenu une hostie agréable à Dieu, car hostia en latin signifie victime. Tertulien l’écrivait déjà à l’aube du Christianisme naissant « le sang des martyrs est semence de chrétiens ». Le sang de l’abbé Jacques Hamel portera sans doute beaucoup de fruit.
Victime innocente, comme beaucoup d’autres déjà, son sacrifice nous invite aujourd’hui à ouvrir les yeux sur la réalité de notre pays. La menace est bien présente, la peur et la mort planent au dessus de nous. Le véritable danger et de nous laisser ronger par ces sentiments. Rappelons-nous alors que la victoire nous est assurée par le Seigneur. Si cette guerre est nouvelle elle n’est pas la première. Nous avons vaincu nos ennemis grâce à des chefs qui croyaient en la France, qui avaient le sens de l’honneur et du courage.
Notre jeunesse aujourd’hui est souvent désorientée. La dissolution des repères fondamentaux, la destruction de la famille, et donc de la figure du père, sont autant de facteurs qui causent l’égarement. L’aspiration transcendantale de l’homme n’est plus comblée par la foi, ni par les exemples de héros nationaux, hormis les stars sportives. Si l’adage « du pain et des jeux » a pu assurer la paix à certaines époques, le temps est aujourd’hui terminé.
Le vrai pain qui nous sauvera est celui descendu du ciel.   


En sacrifiant un prêtre catholique en pleine messe, c’est bien la France dans sa vocation historique de Fille aînée de l’Eglise qui se trouve attaquée. Mais alors que la France pleure aujourd’hui un de ses fils, comme elle pleurait il y a quelques jours nombre de ses enfants, l’Eglise elle fête un martyr. C’est là le mystère de la foi. Foi au Christ ressuscité qui nous assure cette victoire finale sur le mal et la mort.
Foi exprimée par Marthe dans l’évangile «Oui, Seigneur, je le crois : tues le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. » C’est la foi de notre baptême, c’est notre seule arme. Ne doutons pas de la force de la prière, ne craignons pas de saisir de nouveau un chapelet trop vite oublié au fond d’un tiroir. N’hésitons pas à pousser la porte de nos églises pour offrir à notre âme un temps de paix, de recueillement et d’intimité avec son Créateur.
Abbé du Cheyron,
Extrait de l’homélie de la messe Pro Pacis
en mémoire de l’abbé Jacques Hamel