La Résurrection de Jésus est un mystère inouï. La communauté chrétienne peine pour trouver des mots pour en parler. Comment dire avec de pauvres mots humains ce qui n’est pas humain mais divin ?
Le premier langage est celui du Réveil : Dieu a réveillé Jésus d’entre les morts, ou Dieu a relevé Jésus d’entre les morts. Ce langage a le mérite de mettre en valeur l’intervention de Dieu qui ne laisse pas dormir son Fils du sommeil éternel de la tombe. Mais il a l’inconvénient de ne pas marquer l’originalité du sommeil de Jésus. Jésus n’est pas sorti de la tombe, comme Lazare, pour y retourner par la suite. Il est éveillé pour toujours. Il n’est plus couché dans la tombe. Il est debout, victorieux de la mort.
Le deuxième langage complète le premier. C’est le langage de la Vie. « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » disent les deux hommes en blanc du matin de Pâques. « Je suis la Résurrection et la Vie » dit Jésus à Marthe, la sœur de Lazare. Ce langage a l’avantage d’insister sur la situation nouvelle et permanente de Jésus. « Il est le Prince de la Vie » dit Pierre dans les Actes.
Un troisième langage complète les deux premiers. C’est le langage de L’Exaltation qui met en valeur la glorification de Jésus. Dieu élève le Christ, le serviteur souffrant. Il ratifie ce qu’il a dit et fait. Il accepte le sacrifice de sa vie. Il l’assied à sa droite pour le constituer Christ et Seigneur. C’est cet aspect que nous méditons plus particulièrement au jour de l’Ascension. À grands coups d’images et de références bibliques : la nuée, l’enlèvement d’Élie sur un char de feu, l’auteur biblique nous invite à regarder vers le ciel où Jésus nous attend. Regarder vers le ciel, contempler l’Amour, pour être envoyé vers la terre qui nous attend, là où vivent nos frères les hommes, là où nous sommes invités à être les témoins du Ressuscité.
Georges Dupré