Exode 17,8-13
Ps 120(121)
2Timothée 3,14 - 4,2
Luc 18,1-8

La persévérance dans la prière
Chers frères et sœurs, le thème de la prière et la persévérance dans la prière sont au cœur de la méditation des textes ce jour.
La 1ère lecture nous parle du combat livré par le peuple d'Israël au désert, lors de sa marche vers la terre promise, contre les Amalécites. Rien d'étonnant quand on sait que Amaleq, le père de cette tribu, serait le petit fils d'Esaü, le frère jumeau et rival de Jacob. Et nous connaissons leur histoire à propos du droit d'aînesse qu'Esaü a vendu à son frère, contre un plat de nourriture. On peut donc dire que, comme on le voit le plus souvent, même de nos jours, la rivalité des deux frères s'est reportée sur leurs descendants. Pour ce combat, Moïse compte sur l'aide de Dieu, qui n'a jamais abandonné son peuple face à ses ennemis. Voilà pourquoi Moïse dira à Josué : «Choisis des hommes, et va combattre les Amalécites. Moi demain, je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu en main» (Ex 17,9). C'est ce bâton qui tient le 1er rôle dans ce récit. Et il n'est pas magique en lui-même, mais il rend visible l'œuvre de Dieu. C'est par lui que Moïse a accompli les miracles devant Pharaon et qu'il a fendu la mer pour que le peuple la traverse à pieds secs.

En guise de parenthèse, c'est le même rôle qu'ont les sacramentaux dans notre vie de foi. L'eau bénite, le sel, l'encens bénis, l'huile, etc, ne sont pas magiques par eux-mêmes. Mais ils manifestent la présence et l'œuvre salvifique de Dieu dans nos vies. Il faut donc toujours les utiliser avec foi et non de manière magique et superstitieuse.
Moïse, Aaron et Hour sont donc au sommet de la colline, pendant que le peuple se bat dans plaine. Le combattant et le priant se complètent et se soutiennent. Cela nous fait comprendre que dans la vie, ce n'est pas parce que nous prions pour telle ou telle situation, que nous allons croiser les bras. La prière et la recherche des solutions humaines vont ensemble. Les mains levées de Moïse sont le symbole de toutes les prières des croyants de tous les temps. Elles disent la confiance, la certitude du croyant que son Dieu ne l'abandonne jamais.Voilà pourquoi nous ne devons jamais baisser les bras quand nous sommes confrontés aux épreuves de nos vies. Cela se confirme dans l'évangile de ce jour.
La veuve a fini par avoir gain de cause auprès de ce juge inique parce qu'elle n'a jamais baissé les bras. Elle n'a jamais cessé d'espérer, de croire et de réclamer justice. Il faut toujours continuer à prier, même lorsque nous ne voyons pas encore les effets de notre prière ; même quand nous avons l'impression que Dieu est sourd à nos appels. Et nous parlons d'impression, car avec cette parabole, Jésus veut nous donner l'assurance que notre prière n'est pas vaine. Dieu l'exauce toujours, parfois, pas au moment où nous le souhaitons et comme nous le voulons. Car le plus souvent, quand nous demandons à Dieu ce que nous voulons, il nous donne plutôt ce qu'il trouve nécessaire pour nous.
Frères et sœurs, l'autre détail important qui ressort dans ce récit et qui peut nous édifier dans notre vie de foi est que, de même que les mains de Moïse baissaient de temps en temps, il nous arrive aussi souvent, d'avoir des moments de faiblesse, de découragement dans la prière, surtout quand les épreuves sont de plus en plus rudes. Alors en ce moment, comme avec Aaron et Hour qui soutiennent les mains de Moïse pour qu'elles restent tout le temps élevées vers le ciel, il faut savoir compter sur le soutien des frères et des sœurs, qui peuvent être la famille, les collègues de travail, la communauté paroissiale (à travers les groupes de prière). Car la foi est certes personnelle, le salut aussi, mais elle est aussi solidaire et communautaire. C'est le sens profond même de l'Eglise, qui nous rappelle que nous sommes le maillon d'une chaîne, d'une famille spirituelle ; alors, nous ne devons pas vivre à part, isolé dans notre coin. En ce mois d'octobre, mois du Rosaire, comme avec Moïse tenant son bâton en main, implorant Dieu de leur venir en aide, avec nos chapelets en main, nous aussi continuons d'implorer Dieu pour nos combats existentiels, par l'intercession de Marie, notre mère.
Jésus finit son propos par une question qui interpelle :«Le Fils de l'homme, quand il reviendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?»(Lc 18,8). Plus qu'une interrogation, elle semble indiquer une certaine angoisse de Jésus. La question n'est pas de savoir s'il y aura encore un système religieux, mais, qu'elle relation les hommes entretiendront avec Dieu et entre eux. Et là notre responsabilité comme chrétiens est totale, et la réponse à cette question est individuelle. Prions le Sgr en ce jour, par l'intercession de Marie notre mère, de faire de nous des hommes et des femmes de prière, qui crient vers lui jour et nuit sans se fatiguer.
Un très bon dimanche à tous dans le Christ Jésus notre Seigneur.
Padre Armand, sac!!!
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